Dimanche dernier, le parti politique FPÖ a créé l’histoire en remportant pour la première fois les élections législatives en Autriche. Cet événement marque un tournant politique majeur dans le pays, avec une montée en puissance significative de ce parti populiste.
En Autriche, lors des élections législatives du dimanche 29 septembre, l’extrême droite a remporté un succès historique. Le parti FPÖ de Herbert Kickl est arrivé en tête avec près de 29% des voix. Les conservateurs au pouvoir, en deuxième position, ont perdu 10 points par rapport à 2019, ce qui constitue un revers pour eux. Il s’agit du premier succès de l’extrême droite à un scrutin législatif, qui permettra de désigner le chancelier. Cette victoire a été largement célébrée dimanche soir.
Sous le slogan « Ensemble, on a écrit un morceau d’histoire », Herbert Kickl, le chef de l’extrême droite, a salué ses militants dans un restaurant transformé en quartier général de son parti. La soirée était festive, avec de la bière gratuite, des costumes traditionnels autrichiens et de la musique des années 70. Les militants, comme Wolfgang, 25 ans, ont exprimé leur satisfaction quant à cette victoire historique, soulignant le besoin de changement ressenti par les électeurs.
Dans un contexte marqué par des injustices et des inégalités, les leaders des autres partis politiques ont été hués par la foule lors de leur apparition à la télévision. Leo Lugner, cadre de l’extrême droite, a évoqué les sujets de mécontentement tels que le coût de la vie, le soutien à l’Ukraine, la politique climatique et l’immigration, pointant du doigt des injustices qui ont contribué à la montée de l’extrême droite.
Alors que l’extrême droite gagne du terrain en Europe, le FPÖ autrichien a dépassé les prévisions des sondages. Selon la journaliste Nina Horaczek, spécialiste de l’extrême droite, l’Autriche opère un glissement vers la droite, avec une montée en popularité du FPÖ et ses positions radicales sur des sujets tels que l’immigration et la politique étrangère.
La tâche s’annonce difficile pour l’extrême droite et Herbert Kickl, qui devront désormais former une coalition pour gouverner. Markus Wagner, professeur de sciences politiques à Vienne, estime que la radicalité de Kickl et ses prises de position controversées rendront cette mission compliquée, aucun parti ne souhaitant le voir devenir chancelier. Les négociations pour former un gouvernement s’annoncent longues, comme cela avait été le cas en 2019.
Source de l’article : Francetvinfo