L’argument principal de la droite et de l’extrême droite pour réformer l’Aide médicale d’État est la possibilité de recourir à des interventions telles que la pose d’un anneau gastrique ou la correction des oreilles décollées. Cependant, il n’est pas certain que ces opérations aient réellement été effectuées grâce à l’AME, malgré le fait qu’elles soient théoriquement envisageables dans certaines situations.
La question de l’Aide médicale d’État (AME) est au cœur des débats, notamment depuis les déclarations de Laurent Jacobelli. Invité du 8h30 de franceinfo le 30 septembre, le porte-parole du Rassemblement national a plaidé en faveur d’une réforme de l’AME, qu’il estime être attribuée de manière trop large aux étrangers. Selon lui, il est légitime de financer la prise en charge des migrants clandestins souffrant de maladies graves et contagieuses, mais il est nécessaire de mettre un terme à ceux qui viennent en France illégalement pour des motifs moins urgents, comme se faire poser un anneau gastrique avant de repartir.
La journaliste Salhia Brakhlia a contesté cette affirmation en déclarant que de tels cas n’existaient pas, mais Laurent Jacobelli a maintenu ses propos en affirmant que ces situations avaient été documentées. Cependant, il est important de souligner qu’aucun rapport officiel sur l’AME ne mentionne spécifiquement la pose d’anneaux gastriques. Le dernier rapport publié sur le sujet en décembre 2023 ne détaille pas les actes médicaux réalisés, se contentant de fournir des données générales sur les domaines médicaux concernés.
Ce rapport révèle que la majorité des séjours à l’hôpital financés par l’AME concernent des traitements tels que la dialyse ou la chimiothérapie, suivis par l’obstétrique et les interventions chirurgicales dans le domaine digestif. Bien que certains actes chirurgicaux sur l’estomac puissent être inclus dans ces données, rien ne prouve que des poses d’anneaux gastriques aient été effectivement financées par l’AME. En réalité, le bénéfice de l’AME pour ce type d’intervention nécessite d’être en France depuis au moins neuf mois, tout comme d’autres soins spécifiques.
En fin de compte, bien que la possibilité théorique de bénéficier de l’AME pour la pose d’un anneau gastrique existe, il n’existe aucune preuve concrète que cela se produit réellement. De plus, les montants pris en charge par l’AME sont bien inférieurs aux coûts totaux des interventions, obligeant les bénéficiaires à payer une part importante des frais médicaux de leur poche, ce qui est souvent impossible pour des personnes ayant des revenus très limités.
En résumé, la question de l’AME et de son utilisation reste sujette à débat, mais il est important de se baser sur des données factuelles pour éviter les généralisations et les stigmatisations injustifiées.
Source de l’article : Francetvinfo