Le programme de développement du réacteur expérimental international de fusion nucléaire Iter, conçu pour réinventer la manière dont l’énergie est produite, a rencontré des difficultés en raison de défauts de construction. Ce contretemps devrait retarder d’au moins huit ans la réalisation de la première phase essentielle du projet.
Retard important pour le réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter
Le projet Iter, situé à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône, est l’un des projets scientifiques les plus ambitieux du moment. Cependant, il va prendre beaucoup de retard. En effet, les responsables du chantier ont annoncé un retard d’au moins neuf ans, ce qui repousse l’entrée en service du réacteur expérimental international de fusion nucléaire à l’année 2034 au lieu de 2025.
Un projet pharaonique impliquant 35 pays
Iter est un projet impressionnant qui implique 35 pays, dont des puissances telles que les États-Unis, la Russie, l’Inde et la Chine. Ces pays aux intérêts divergents se réunissent dans le but de maîtriser la fusion nucléaire, un processus complexe présent dans les étoiles comme notre Soleil. Cette source d’énergie prometteuse permettrait de produire de l’électricité de manière continue, sans déchets radioactifs à longue durée de vie et sans émission de CO2.
Le chantier de construction du réacteur expérimental a déjà connu des retards, notamment à cause de la pandémie de Covid et de défauts de fabrication sur des composants essentiels. Un nouveau calendrier a été présenté, indiquant que la pleine puissance magnétique du réacteur devrait être atteinte en 2036 au lieu de 2033, entraînant un possible surcoût de cinq milliards d’euros.
Du retard également pour atteindre la pleine puissance magnétique
L’enjeu principal du projet Iter est de contrôler le plasma, un gaz chauffé à plus de 150 millions de degrés, soit dix fois la température du cœur du soleil. Ce processus se déroule dans un Tokamak, une structure en forme de donut où le plasma est maintenu par des bobines magnétiques pour provoquer la fusion nucléaire. Les retards accumulés entraînent des conséquences sur le calendrier et le budget du projet.
En parallèle, d’autres projets de maîtrise de la fusion nucléaire sont en cours, notamment aux États-Unis où des scientifiques ont réalisé une avancée majeure en 2022 en produisant plus d’énergie que celle consommée par la machine. Cependant, le directeur du projet Iter souligne qu’il est encore trop tôt pour compter sur la fusion nucléaire comme solution au dérèglement climatique.
Source de l’article : Francetvinfo